anpeip
Pourquoi savoir
Le dépistage en question
La question du dépistage a fait débat en France mais actuellement, la majorité des spécialistes s’accordent à penser qu’il faut permettre à l’enfant d’utiliser et de maîtriser son potentiel, notamment afin d’éviter deux risques majeurs identifiés lors de la non détection de la précocité intellectuelle : la dépression et l’échec scolaire.
La plupart d’entre eux jugent le dépistage primordial pour pouvoir, au plus tôt, faire prendre conscience à l’enfant de sa valeur personnelle et de la richesse de son mode de fonctionnement.
Comprendre grace au bilan global leurs points faibles et leurs points forts s’avère effectivement pour eux une arme indispensable à l’épanouissement de leur personnalité.
Est-il nécessaire de diagnostiquer un enfant précoce au plus tôt ?
Selon Jean-Charles TERRASSIER psychologue fondateur de l’ANPEIP, « la prévention vaut mieux que la remédiation.»
« Mieux vaut être conscient tôt qu’un enfant est précoce plutôt qu’attendre que des difficultés s’expriment. Hélas, l’esprit du rapport Delaubier, dont nul ne niera la qualité, est davantage centré sur la remédiation que sur la prévention. Trop souvent encore, les enfants précoces attendront que leurs difficultés soient suffisamment visibles pour être identifiés précoces. Beaucoup ne seront jamais identifiés car leurs résultats médiocres les fondront dans l’anonymat.»
Article Anne-Marie Cauletin-Gillier et Aurélie Boschi
Le QI compensé
Cette technique permet de vérifier, en cas d’hypothèse de saut de classe, si l’enfant dispose d’une marge suffisante pour absorber cette avance. Selon cette technique, après avoir procédé aux calcules habituels des indices composites et du Quotient Intellectuel Total (QIT) aux échelles de Wechsler, le psychologue compare les résultats de l’enfant, non plus à ses paris de même âge, mais à ceux ayant l’âge moyen de la classe que l’on souhaite lui faire intégrer. L’âge de référence étant forcément plus élevé, s’ensuit une baisse logique des notes standard et des indices. Pour un enfant à haut potentiel dont les indices sont à deux écarts-types au-dessus de la norme (supérieurs ou égaux à 100), Jean-Charles Terrassier considérait qu’il fallait a minima que les indices compensés se situent à plus d’un écart type au-dessus de la norme (115) pour que l’enfant dispose d’une marge suffisante et se maintienne dans les meilleurs éléments de la classe afin qu’il ne perde pas confiance en ses capacités.
Une certaine tolérance est préconisée pour l’indice de vitesse de traitement qui inclue une épreuve graphomotrice souvent moins avancée pour diverses raison (cf article sur les dyssynchronies).
anpeip
Les avis
L'avis d'Olivier REVOL
« L'identification de la précocité est rapidement apaisante pour l'enfant et son environnement.»
L'avis de Anne-Marie CAULLETIN GILLIER
« Le haut potentiel peut entraîner des souffrances, des troubles associés, un échec scolaire, une inhibition intellectuelle… Heureusement, ce n’est pas toujours le cas et certains s’adaptent très bien. Mais… pour les autres, il est primordial de dépister ce haut potentiel le plus tôt possible, de l’expliquer à l’enfant et à son entourage pour que cette différence soit comprise et acceptée.»
L'avis de Sylvie TORDJMAN
« Il apparaît important d'insister sur la nécessité de pouvoir et savoir repérer le plus tôt possible un enfant surdoué, notamment devant certains signes d'appel retrouvés et permettant d'évoquer une précocité intellectuelle (capacités cognitives de l'enfant supérieures à celles, en moyenne, des enfants du même âge, comme par exemple un apprentissage spontané de la lecture dès l'âge de 4 ans). Il est en effet essentiel, afin de proposer des prises en charge thérapeutiques adaptées, de ne pas passer à côté du surdon chez un enfant consultant pour des difficultés scolaires, des troubles du comportement (comme nous l'avons vu ici avec le TDAH) ou des affects dépressifs. L'évaluation, entre autres, du niveau d'efficience intellectuelle peut s'avérer être une étape importante. Le sujet n'est pas certes réduit à un quotient intellectuel (QI), mais la prise en considération de ce même QI, lorsqu'il est élévé et que l'enfant est en échec scolaire, peut exercer un effet révélateur, contribuer à restaurer le narcissisme de l'enfant, permettre de porter sur lui un regard différent, et relancer toute une dynamique tant au niveau de l'enfant que de son environnement parental ou scolaire.»
L'avis de Claudia JANKECH
« Il est indispensable de détecter tant la précocité intellectuelle que les éventuels troubles associés pour mieux l'accompagner dans sa croissance et l'aider à devenir ce qu'il est, un individu dont les compétences et la sensibilté seront une source de richesse pour lui et son entourage.»